L'espagnol négocie le rachat de 51 % du
concessionnaire autoroutier A4 Holding pour 600 millions.
Abertis
reprend la route de l'Italie. Après l'échec de son projet de fusion en 2009
avec le leader italien des autoroutes, Atlantia, pour créer un géant
transfrontalier du secteur, le groupe espagnol d'infrastructures, déjà
gestionnaire des autoroutes Sanef en France, a annoncé être entré en
négociations exclusives pour racheter d'ici à la fin de l'année l'italien A4 Holding,
qui contrôle deux autoroutes en Vénétie, dans le nord du pays.
L'espagnol mettrait
ainsi la main sur l'autoroute A4, reliant en 146 km Brescia à Padoue. La
société A4 Holding possède aussi l'A31, dite du Val d'Astico (142 km
prévus au total entre Vicence et Rocchette, dont 83 km existants et un
projet de prolongement vers le nord). Les concessions courent jusqu'en 2026
- mais possiblement jusqu'en 2046 en échange, pour l'A31, de la
réalisation du projet de prolongement prévu vers le nord jusqu'à Trente, qui
inclurait 15 km de tunnel.
Un réseau rentable
Abertis ne
dévoile aucun détail financier mais dès janvier, la presse transalpine se
faisait l'écho de la mise en vente de 51 % de A4 Holding (dont 67 %
appartiennent au privé et 32 % à des municipalités) par deux gros
actionnaires, le consortium RE Consult (44,8 %) et la banque Intesa
Sanpaolo (6,5 % via son fonds Equiter SPA), pour 600 millions
d'euros.
Cet ordre de
grandeur a été maintenu hier de sources officieuses mais il reste à confirmer
après les « due diligence » d'Abertis, toujours en cours. Ces
autoroutes, pour leurs parties existantes, sont rentables. L'an dernier, elles
ont rapporté le gros des 33 millions d'euros de résultat net d'A4 Holding
(pour 561 millions de chiffre d'affaires).
Cela reste
des montants fort modestes pour le numéro un espagnol des autoroutes, mais il
mettrait ainsi un pied dans la porte… en attendant plus. Pour la suite, ouvrir
la porte en grand à la première opportunité ne serait pas un problème pour
Abertis : fin juillet, il a dévoilé le bénéfice net semestriel le plus
élevé de son histoire (+ 444,6 % en un an, à 1,67 milliard
d'euros), grâce à la reprise du trafic autoroutier et à la plus-value qu'il a
réalisée lors de l'introduction en Bourse de 66 % de sa filiale télécoms,
Cellnex.
Abertis a
fait le choix exactement opposé à celui de Bouygues, à savoir se retirer
largement du secteur des télécoms et miser sur les concessions d'infrastructures
de transport. L'opération A4 n'est que le début de son programme de
croissance : le géant espagnol a souligné fin juillet vouloir consacrer
9 milliards d'euros à des projets de croissance.
sources : lesechos.fr
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