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jeudi 20 août 2015

Abertis louche sur l'Italie



L'espagnol négocie le rachat de 51 % du concessionnaire autoroutier A4 Holding pour 600 millions. 


Abertis reprend la route de l'Italie. Après l'échec de son projet de fusion en 2009 avec le leader italien des autoroutes, Atlantia, pour créer un géant transfrontalier du secteur, le groupe espagnol d'infrastructures, déjà gestionnaire des autoroutes Sanef en France, a annoncé être entré en négociations exclusives pour racheter d'ici à la fin de l'année l'italien A4 Holding, qui contrôle deux autoroutes en Vénétie, dans le nord du pays.

L'espagnol mettrait ainsi la main sur l'autoroute A4, reliant en 146 km Brescia à Padoue. La société A4 Holding possède aussi l'A31, dite du Val d'Astico (142 km prévus au total entre Vicence et Rocchette, dont 83 km existants et un projet de prolongement vers le nord). Les concessions courent jusqu'en 2026 - mais possiblement jusqu'en 2046 en échange, pour l'A31, de la réalisation du projet de prolongement prévu vers le nord jusqu'à Trente, qui inclurait 15 km de tunnel.


Un réseau rentable

Abertis ne dévoile aucun détail financier mais dès janvier, la presse transalpine se faisait l'écho de la mise en vente de 51 % de A4 Holding (dont 67 % appartiennent au privé et 32 % à des municipalités) par deux gros actionnaires, le consortium RE Consult (44,8 %) et la banque Intesa Sanpaolo (6,5 % via son fonds Equiter SPA), pour 600 millions d'euros. 


Cet ordre de grandeur a été maintenu hier de sources officieuses mais il reste à confirmer après les « due diligence » d'Abertis, toujours en cours. Ces autoroutes, pour leurs parties existantes, sont rentables. L'an dernier, elles ont rapporté le gros des 33 millions d'euros de résultat net d'A4 Holding (pour 561 millions de chiffre d'affaires). 


Cela reste des montants fort modestes pour le numéro un espagnol des autoroutes, mais il mettrait ainsi un pied dans la porte… en attendant plus. Pour la suite, ouvrir la porte en grand à la première opportunité ne serait pas un problème pour Abertis : fin juillet, il a dévoilé le bénéfice net semestriel le plus élevé de son histoire (+ 444,6 % en un an, à 1,67 milliard d'euros), grâce à la reprise du trafic autoroutier et à la plus-value qu'il a réalisée lors de l'introduction en Bourse de 66 % de sa filiale télécoms, Cellnex. 


Abertis a fait le choix exactement opposé à celui de Bouygues, à savoir se retirer largement du secteur des télécoms et miser sur les concessions d'infrastructures de transport. L'opération A4 n'est que le début de son programme de croissance : le géant espagnol a souligné fin juillet vouloir consacrer 9 milliards d'euros à des projets de croissance.


sources : lesechos.fr

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