Abertis: bénéfice net sur 9
mois gonflé par des plus-values exceptionnelles
Madrid (awp/afp) - Le groupe
espagnol d'infrastructures Abertis a publié mercredi un bénéfice net plus que
triplé à 1,8 milliard d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, gonflé par
les plus-values tirées de l'introduction en Bourse de sa filiale Cellnex.
Il avait gagné 551 millions d'euros un an plus tôt, selon un communiqué.
Le gestionnaire des autoroutes françaises Sanef a aussi profité de la reprise
du trafic autoroutier, notamment en France et en Espagne.
Les analystes interrogés par le fournisseur d'informations Factset tablaient en
moyenne sur un bénéfice net de 242 millions d'euros au troisième trimestre, en
plus de 1,67 milliard dégagé au premier semestre.
Sans prendre en compte la plus-value tirée de l'introduction boursière de ses
activités de télécommunications, le bénéfice net a progressé de 6% par rapport
à l'année précédente, précise Abertis. Cette opération lui avait permis
d'empocher 2,14 milliards.
L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a reculé en revanche de 6% à 2,13
milliards et le chiffre d'affaires a fléchi de 1% à 3,33 milliards, selon le
communiqué.
Abertis versera un dividende de 0,33 euro par action.
Le groupe a profité de la reprise du trafic autoroutier, très dépendant de la
conjoncture économique, en Espagne (+6%), au Chili (+8,3%) et en France (+2,1%)
entre janvier et septembre. En Espagne, qui émerge depuis 2014 d'une grave
crise économique, "la croissance est la meilleure des 15 dernières
années", souligne le groupe.
Il a en revanche enregistré une baisse du trafic autoroutier de 1,3% au Brésil,
en pleine récession économique et a souffert de taux de change défavorables en
Amérique du sud.
Abertis, à l'instar de nombreuses entreprises espagnoles, s'est développé à
l'étranger pour compenser la chute de son marché national pendant la crise
entamée en 2008.
Il tire à présent près de 70% de son chiffre d'affaires hors du pays, la France
étant son premier marché.
Le groupe catalan s'est aussi recentré sur son activité principale, la gestion
d'autoroutes, ce qui l'a poussé à se séparer d'actifs jugés non stratégiques,
comme des parcs logistiques, des parkings ou des aéroports.
Il a obtenu une prolongation de ses concessions en France dans le cadre du plan
de relance autoroutier conclu entre l'Etat et les sociétés concessionnaires.
Abertis est aussi entré en août en négociations exclusives pour racheter le
groupe industriel italien A4 Holding, qui contrôle notamment deux autoroutes
italiennes.
Il a réduit sa dette nette à 10,77 milliards d'euros à fin septembre contre
13,79 milliards fin 2014.