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mardi 21 août 2018

Après Gênes, les concessionnaires européens sous surveillance




L'empire Atlantia vacille en Italie, après les attaques des autorités transalpines contre sa filiale Autostrade, concessionnaire du viaduc Morandi qui s'est effondré à Gênes, tuant une quarantaine de personnes. A Milan, l'action Atlantia décroche de plus de 20% et emporte avec elle les autres concessionnaires, Società Iniziative Autostradali e Servizi (SIAS) et ASTM.

Les grandes catastrophes civiles aboutissent invariablement, et très rapidement, à la chasse aux responsables. Celle de Gênes n'échappe pas à la règle, d'autant qu'elle s'inscrit dans un contexte politique explosif qui permet au gouvernement des extrêmes de donner libre-cours à son discours clivant, en opposant par exemple le public et le privé ou l'étranger et le national. Jusqu'à la musique de fond, sournoise et imbécile, qui relie dépenses réalisées pour les migrants et manque de crédit pour entretenir les infrastructures.

Une catastrophe impensable
Pour autant les faits sont là : dans la troisième économie de la zone euro, l'une des dix premières du monde par le PIB, un ouvrage civil majeur a pu s'effondrer et tuer des dizaines de personnes. Il faudra trouver les responsables, ou plutôt la chaîne de responsabilité. Il est évident que cela ne se fera pas en un jour. Le gouvernement italien, qui doit aussi composer avec l'opinion publique et prendre des postures politiques, a déjà désigné le responsable : Autostrade* , qui "aurait dû davantage se préoccuper de sécurité que du dividende de ses actionnaires", a déclaré en substance le vice-président du conseil, Luigi di Maio, avant de menacer de reprendre le contrôle des autoroutes si les sociétés concessionnaires ne sont pas capables de garantir la sécurité de leurs usagers.

Atlantia a communiqué ce matin en annonçant que la décision de Rome de mettre fin à la concession accordée à Autostrade aura, évidemment, des conséquences pour les actionnaires et les créanciers du groupe. La maison-mère regrette que cette communication ait eu lieu sans aucune notification à sa filiale, alors qu'aucun élément n'est encore disponible sur les causes de la catastrophe. Juridiquement, une révocation ou une résiliation prématurée de la concession doit donner lieu à dédommagement, a même rappelé Atlantia. La société a l'obligation de ramener le débat sur le terrain objectif, même si sa position est forcément critiquée dans l'émoi qui suit le drame. Reste qu'Autostrade avait la charge du réseau incriminé et que c'est sous sa gestion que le "pont Morandi" s'est effondré. Les dirigeants, dont la démission a été réclamée, sont dans une position difficilement tenable.

Les concessionnaires sous pression
C'est la justice, pas le politique, qui tranchera la question des responsabilités. En revanche, les élus ont déjà commencé à durcir le ton sur les contrôles. En Italie, mais aussi ailleurs. Nul besoin d'être extralucide pour savoir que les exécutifs européens ont demandé, dès hier, à leurs services compétents des rapports sur l'état des infrastructures. Il ne serait pas étonnant qu'une réglementation plus stricte soit imposée pour la surveillance des grands ouvrages civils. Sur les marchés financiers, cette perspective est d'ores et déjà visible : à la Bourse de Paris le 16 août, quatre des cinq plus fortes baisses sont des entreprises du secteur : Getlink (l'ancien Eurotunnel, dont le premier actionnaire est Atlantia), Vinci, Eiffage et Aéroports de Paris.


* Autostrade per l'Italia opère 3 200 km d'autoroutes en Italie, où la société emploie 7 100 personnes. A titre de comparaison pour la France, Vinci Autoroutes (ASF, Escota, Cofiroute, Arcour), gère 4 443 km de voies et emploie 6 309 personnes. Eiffage (APRR, AREA) totalise 2 323 km et 3 500 employés. Sanef (Abertis, en cours de rachat par Atlantia et ACS) gère 2 063 km et dispose de 2 500 salariés.

sources : zonebourse.fr

jeudi 16 août 2018

Gênes: L'Italie annonce un audit des infrastructures, s'en prend à Autostrade per l'Italia



Le ministre italien des Transports, Danilo Toninelli, a annoncé mercredi un audit général des ponts et des tunnels vieillissants dans toute l'Italie.

Au lendemain de la catastrophe de Gênes, où un viaduc autoroutier s'est partiellement effondré, faisant au moins 35 morts, il a également déclaré avoir lancé une procédure de retrait de la concession autoroutière accordée à la société Autostrade per l'Italia, filiale du groupe Atlantia.

"Autostrade per l'Italia n'a pas été capable d'assumer ses obligations dans le cadre de l'accord régulant la gestion de cette infrastructure", a-t-il dit sur l'antenne de la RAI.
L'Etat réclamera également des sanctions significatives, a-t-il dit, ajoutant qu'elles pourraient atteindre les 150 millions d'euros.

Le ministre a estimé, sur sa page Facebook, que les dirigeants d'Autostrade per l'Italia devaient démissionner.

Une section du pont Morandi, sur l'autoroute A10 qui relie Gênes à la France, s'est effondrée mardi en fin de matinée alors qu'un violent orage s'abattait sur la capitale de la Ligurie. Le dernier bilan en date, communiqué mercredi matin par la police de Gênes, fait état d'au moins 35 morts.

Aucune réaction n'a pu être obtenue auprès du groupe Atlantia après les déclarations de Toninelli.

Autostrade per Italia a rappelé mardi que d'importants travaux de rénovation avaient été menés sur le viaduc en 2016. Parlant d'un accident "imprévisible", son directeur pour la région de Gênes, Stefano Marigliani, a assuré que le pont était "constamment surveillé, bien au-delà des exigences légales" et qu'il n'y avait "aucune raison de penser qu'il était dangereux".

sources : Reuters

Le gestionnaire du viaduc de Gênes, un géant italien très présent en France



Atlantia a accéléré son essor en France depuis deux ans où il a notamment racheté l’aéroport de Nice, et les autoroutes Sanef. Et son nom circule pour racheter les Aéroports de Paris qui seront privatisés l’an prochain.

L’effondrement du viaduc de Gênes en Italie déclenche un écho particulier dans le monde français des affaires. Le gestionnaire de l’autoroute italienne A10, qui emprunte le viaduc, n’est autre qu’Atlantia. Un géant mondial des infrastructures contrôlé par la célèbre famille Benetton. Inconnu en France, Atlantia y est pourtant déjà très présent dans toutes les infrastructures. Des aéroports aux autoroutes, en passant par les tunnels.
Il a d’ailleurs multiplié les investissements depuis deux ans dans l’Hexagone. En 2016, il a racheté l’aéroport de Nice pour 1,7 milliard d’euros à l’État qui l’avait privatisé. Il comprend également l’aéroport de Cannes et de Saint-Tropez.

En mars dernier, il a également racheté par surprise 15% du capital de Getlink, le nouveau nom d’Eurotunnel, qui exploite le tunnel sous le manche. Le groupe italien exploite aussi la partie italienne du tunnel sous le Mont-Blanc.

Candidat à la privatisation d’Aéroports de Paris
Mais c’est au printemps qu’Atlantia a réalisé son "plus gros coup". Il a racheté le groupe espagnol Abertis, propriétaire de Sanef, le réseau d’autoroutes du Nord et de l’Est de la France que l’Etat français avait privatisé en 2006. Cette pépite distribue tous les ans 100% de ses bénéfices en dividendes pour ses actionnaires.

Atlantia est surtout très attendu en France pour la prochaine privatisation des Aéroports de Paris. Annoncée par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans sa loi Pacte, elle aura lieu l’été prochain. Avec le Français Vinci, Atlantia est l’autre grand spécialiste mondial des infrastructures qui devrait être candidat à la privatisation de Roissy et d’Orly. À moins que l’accident du viaduc de Gênes n’entame ses chances.

sources BFM Business

mardi 14 août 2018

Le second plan autoroutier va démarrer, la voie s'ouvre à un troisième


Après le plan de relance de 3,2 milliards d'euros de travaux, le plan d'investissement entériné jeudi dernier malgré les critiques de l'autorité des transports rajoute 700 millions de travaux. Face aux besoins, les concessionnaires d'autoroutes proposent un troisième plan.

Jamais deux sans trois ? Les plans autoroutiers s'installent dans le paysage. Un deuxième programme autoroutier de 700 millions d'euros de travaux a été entériné jeudi dernier par le ministère des Transports et, dans le cadre des réflexions en cours depuis l'an dernier sur le financement de la route, un troisième constitue une des propositions de l'association des sept concessionnaires d'autoroutes (l'Asfa), qui accélère sur une voie qui se dégage.

La donne a changé depuis le plan de relance autoroutier de 2015 et ses 3,2 milliards d'euros de travaux payés par un rallongement de la durée des concessions. Il avait essuyé les plâtres et craignant qu'il ne se fasse retoquer au niveau européen, « à l'époque, le gouvernement avait promis que ce serait le seul, une promesse que personne à Bruxelles ne lui demandait.... », se rappelle le délégué général de l'Asfa, Christophe Boutin. Depuis, le reste de l'Europe a embrayé. « Bruxelles vient de valider il y a quelques semaines deux plans autoroutiers dont l'un, en Italie, pour 8,5 milliards d'euros de travaux, financés par la prolongation de quatre ans de deux concessions autoroutières », souligne-t-il. Un montant qui surpasse de loin les plans français... et laisse de la marge.

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Sources : lesechos.fr