1789, fin des privilèges ?
Remarquons comme l’été est, pour tout gouvernement,
souvent propice pour faire passer des lois scélérates.
Ainsi après quelques mois de pressions, de menaces
déguisées parfois même d’intimidation, la Direction est arrivée à ses fins pour
le changement du périmètre des élections professionnelles, et ce grâce à un
accord sur le droit syndical finalement signé après quelques réunions
discrètes, niées par certains mais parfaitement reconnues par d’autres.
Bizarrement, peu de communication de la part des
signataires (CFTC CFDT CGC et FO) sur les nouveaux privilèges négociés, eux
pourtant si prompts à vanter leurs signatures.
Pour avoir accepté de sacrifier le nombre d’élus
nécessaires au bon fonctionnement de nos instances Délégués du Personnel et
Comités d’Etablissement de par la géographie de notre entreprise, nos nouveaux
apparatchiks* se sont vus offrir des heures de délégations supplémentaires,
leur permettant ainsi grâce à quelques savants cumuls de mandats électoraux, de
ne surtout pas retourner à leur poste de travail (que certains n’ont pas vu
depuis très, très longtemps), la possibilité d’avoir des smartphones, des
ordinateurs portables, l’accès aux véhicules de service pour leurs « missions ».
Bref, tous ces petits avantages que nous dénonçons à longueur d’année.
Apparemment, ce n’est pas le fait que ces privilèges existaient qui semblaient
les déranger, mais surtout celui de ne pas y avoir droit.
Ajoutons à cela une dotation annuelle de 6000 euros par
organisation plus une rallonge en fonction du résultat des élections, les voilà
maintenant devenus « salariés-rentiers » de la Direction qui a trouvé
là le moyen de les avoir un peu plus à sa dévotion, nécessaire pour faire
passer les futurs dossiers à négocier.
De quoi remettre en cause l’indépendance syndicale de
certains.
A la Fat Unsa, nous ne sommes pas tombés dans ce jeu
sournois. Il y a d’autres sujets beaucoup plus importants à négocier que les
privilèges de quelques-uns au détriment de nombreux autres.
Le manque de moyens et de matériel ne nous a jamais
empêché d’effectuer nos missions syndicales de représentation des salariés avec
lesquels nous travaillons et partageons les difficultés quotidiennes, et nous
refusons toute forme de corruption ou tentative d’achat.
Nos signataires ont hélas mordu au piège de la Direction
qui ne cherchait qu’un moyen de décrédibiliser une nouvelle fois les syndicats
aux yeux des salariés.
* Le terme apparatchik est apparu pour désigner, en Union
soviétique puis par extension dans les autres régimes communistes, un membre de
la nomenklatura, cadre supérieur du gouvernement ou du parti communiste. Par
extension, l'apparatchik est un militant politique permanent, c'est-à-dire qui
fait carrière dans son parti, rémunéré ou non, y prend des responsabilités lui
permettant d'obtenir des investitures et des mandats électoraux. Le terme
désigne aujourd'hui le membre d'un système politico-administratif ou, par
extension, toute personne qui profite de son rang, de sa situation au sein d'un
groupe social ou politique pour renforcer sa légitimité, son ascendant et son
prestige, voire pour s'enrichir, faire carrière, etc. On parle aussi de
bureaucrate…
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