Les actionnaires étrangers des concessions autoroutières
françaises sont montés au créneau ce week-end face à la menace d'une
résiliation des contrats agitée par une majorité de députés socialistes, a-t-on
appris de source proche des concessionnaires.
Les sociétés d'autoroutes, accusées depuis l'automne de
bénéficier d'une rente, ont fait au gouvernement une série de propositions pour
tenter de négocier une sortie de la crise actuelle sur le régime des
concessions en France. Elles attendent d'en discuter cette semaine avec les ministres
de l'Economie et de l'Ecologie, Emmanuel Macron et Ségolène Royal
"Il y a eu des contacts, à la fois venus des
Espagnols et de Macquarie, des actionnaires étrangers en général, qui se sont
mobilisés pour envoyer pendant le week-end des messages au plus haut niveau de
l'Etat, que ce soit à l'Elysée ou à Matignon", a indiqué la source.
Par téléphone et par mail, ces actionnaires ont prévenu
qu'il ne fallait pas considérer une dénonciation des contrats comme un levier
dans les négociations, a-t-elle ajouté, car les concessionnaires préféreraient
alors opter pour la résiliation et l'indemnisation qui ira avec.
Le réseau autoroutier français est exploité pour
l'essentiel par Vinci, APRR, détenu par Eiffage et l'australien Macquarie, et
par Sanef, filiale de l'espagnol Abertis.
Le Journal du Dimanche a évoqué la possibilité d'un gel
des tarifs des péages en 2015, au lieu de la hausse moyenne de 0,6% normalement
prévue en vertu de la formule de calcul actuellement en vigueur. Sur ce point,
la source interrogée par Reuters a répondu que cette option ne faisait pas
partie des propositions des concessionnaires et que ceux-ci attaqueraient en
justice toute décision autoritaire en ce sens.
En revanche, elle n'a pas exclu "une flexibilité sur
les tarifs de telle ou telle année" dans le cadre d'un accord global, à
condition que celle-ci soit compensée d'une manière ou d'une autre pour
maintenir l'équilibre économique des contrats de concession.
Ceux-ci prévoient la compensation de toute taxe
supplémentaire ou de tout nouvel investissement, soit par une hausse des
tarifs, soit par un allongement de la durée des concessions.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat à
l'Elysée, à Matignon et chez Sanef. Macquarie s'est refusé à tout commentaire.
Le gouvernement veut aussi faire davantage contribuer les
concessionnaires autoroutiers au financement des infrastructures de transport
en France. Selon le Journal du Dimanche, qui cite une source à Matignon,
"il s'agit de récupérer une partie de leurs surprofits".
-------------------------------------------
Le gouvernement devrait rencontrer à nouveau d'ici
quelques jours les sociétés d'autoroutes pour tenter de dénouer la crise sur le
régime des concessions en France, a-t-on appris de deux sources proches des
concessionnaires.
"Nous attendons une invitation à une nouvelle
réunion la semaine prochaine, ce devrait être une vraie réunion de
négociation", a indiqué une des sources.
"La date n'est pas connue, mais ce sera certainement
avant mercredi", a ajouté l'autre source.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat
auprès du ministère de l'Ecologie. L'ASFA (Association des sociétés françaises
d'autoroutes) a répondu de son côté n'avoir aucune information à ce sujet.
Les concessionnaires et le gouvernement se sont déjà vus
à deux reprises depuis que la crise a éclaté au grand jour à l'automne, mais
sans résultat.
Le Premier ministre Manuel Valls a prévenu mercredi
qu'aucune solution n'était écartée dans le dossier des autoroutes, laissant la
porte ouverte à une dénonciation d'ici la fin de l'année des contrats
autoroutiers, que plus de la moitié des députés socialistes ont appelé de leurs vœux.
Le gouvernement espère ainsi obtenir un geste de la part
des sociétés d'autoroutes, accusées depuis plusieurs mois de bénéficier d'une
rente. En retardant également l'entrée en vigueur du plan de relance
autoroutier, il espère notamment obtenir une modération des hausses des tarifs
de péages, qui devraient augmenter en moyenne de 0,6% l'an prochain.
Les concessionnaires répondent que cette hausse reflète
la stricte application de la formule de calcul prévue par les contrats et que
sur la durée totale d'une concession, leur rentabilité est seulement de 8,7%,
et non de 20% environ comme le dit l'Autorité de la concurrence
sources : Reuters
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire