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lundi 15 décembre 2014

Les riches se rebiffent




Les actionnaires étrangers des concessions autoroutières françaises sont montés au créneau ce week-end face à la menace d'une résiliation des contrats agitée par une majorité de députés socialistes, a-t-on appris de source proche des concessionnaires.

Les sociétés d'autoroutes, accusées depuis l'automne de bénéficier d'une rente, ont fait au gouvernement une série de propositions pour tenter de négocier une sortie de la crise actuelle sur le régime des concessions en France. Elles attendent d'en discuter cette semaine avec les ministres de l'Economie et de l'Ecologie, Emmanuel Macron et Ségolène Royal

"Il y a eu des contacts, à la fois venus des Espagnols et de Macquarie, des actionnaires étrangers en général, qui se sont mobilisés pour envoyer pendant le week-end des messages au plus haut niveau de l'Etat, que ce soit à l'Elysée ou à Matignon", a indiqué la source.

Par téléphone et par mail, ces actionnaires ont prévenu qu'il ne fallait pas considérer une dénonciation des contrats comme un levier dans les négociations, a-t-elle ajouté, car les concessionnaires préféreraient alors opter pour la résiliation et l'indemnisation qui ira avec.

Le réseau autoroutier français est exploité pour l'essentiel par Vinci, APRR, détenu par Eiffage et l'australien Macquarie, et par Sanef, filiale de l'espagnol Abertis.

Le Journal du Dimanche a évoqué la possibilité d'un gel des tarifs des péages en 2015, au lieu de la hausse moyenne de 0,6% normalement prévue en vertu de la formule de calcul actuellement en vigueur. Sur ce point, la source interrogée par Reuters a répondu que cette option ne faisait pas partie des propositions des concessionnaires et que ceux-ci attaqueraient en justice toute décision autoritaire en ce sens.

En revanche, elle n'a pas exclu "une flexibilité sur les tarifs de telle ou telle année" dans le cadre d'un accord global, à condition que celle-ci soit compensée d'une manière ou d'une autre pour maintenir l'équilibre économique des contrats de concession.

Ceux-ci prévoient la compensation de toute taxe supplémentaire ou de tout nouvel investissement, soit par une hausse des tarifs, soit par un allongement de la durée des concessions.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat à l'Elysée, à Matignon et chez Sanef. Macquarie s'est refusé à tout commentaire.

Le gouvernement veut aussi faire davantage contribuer les concessionnaires autoroutiers au financement des infrastructures de transport en France. Selon le Journal du Dimanche, qui cite une source à Matignon, "il s'agit de récupérer une partie de leurs surprofits".
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Le gouvernement devrait rencontrer à nouveau d'ici quelques jours les sociétés d'autoroutes pour tenter de dénouer la crise sur le régime des concessions en France, a-t-on appris de deux sources proches des concessionnaires.

"Nous attendons une invitation à une nouvelle réunion la semaine prochaine, ce devrait être une vraie réunion de négociation", a indiqué une des sources.

"La date n'est pas connue, mais ce sera certainement avant mercredi", a ajouté l'autre source.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du ministère de l'Ecologie. L'ASFA (Association des sociétés françaises d'autoroutes) a répondu de son côté n'avoir aucune information à ce sujet.

Les concessionnaires et le gouvernement se sont déjà vus à deux reprises depuis que la crise a éclaté au grand jour à l'automne, mais sans résultat.

Le Premier ministre Manuel Valls a prévenu mercredi qu'aucune solution n'était écartée dans le dossier des autoroutes, laissant la porte ouverte à une dénonciation d'ici la fin de l'année des contrats autoroutiers, que plus de la moitié des députés socialistes ont appelé de leurs vœux.

Le gouvernement espère ainsi obtenir un geste de la part des sociétés d'autoroutes, accusées depuis plusieurs mois de bénéficier d'une rente. En retardant également l'entrée en vigueur du plan de relance autoroutier, il espère notamment obtenir une modération des hausses des tarifs de péages, qui devraient augmenter en moyenne de 0,6% l'an prochain.

Les concessionnaires répondent que cette hausse reflète la stricte application de la formule de calcul prévue par les contrats et que sur la durée totale d'une concession, leur rentabilité est seulement de 8,7%, et non de 20% environ comme le dit l'Autorité de la concurrence


sources : Reuters

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