Négociations salariales
Mercredi 10 avril 2013
Qui est encore assez crédule parmi
nous pour croire que les augmentations de salaires sont une préoccupation de la
Direction ?
Cette réunion a été balayée en moins
de 2h, et ce malgré la présence de Nôtre Directeur Général, rare ces temps-ci
dans les négociations pourtant importantes pour notre entreprise et l’avenir de
nos salariés.
Certainement attristé par la
disparition récente de Dame Thatcher, grand exemple de la casse social et du
libéralisme dévastateur, Nôtre Dégé s’envolera donc vers un cours lyrique d’économie
dont lui seul a le secret (et la compréhension) pour nous expliquer que nous ne
vivons pas dans un monde parfait, que l’augmentation salariale n’est qu’une
utopie, que la Sanef n’est pas une coopérative des années 80 mais une société
capitaliste, que l’appétit financier de nos actionnaires n’est que naturel…Bref,
que nos faibles ressources intellectuelles nous empêchent de tout comprendre au
monde violent de la finance et du fric facile.
La suite des débats nous prouvera que
la crise n’est pas la même pour tous, que le serrage de ceinture ne sera pas si
collectif qu’ils veulent bien nous le laisser croire.Point de débat sur la
rémunération de nos (nombreux) cadres dirigeants, ni réponse aux questions de
la Fat Unsa concernant l’explosion des avantages en nature (lien), comme par
exemple les nombreuses voitures neuves et rutilantes, avec essence fournie pour
les vacances (et dont les fréquences de remplacement sont sans aucunes communes mesures avec celles de nos outils de travail). Nous risquerions d’apprendre qu’elles sont toutes les 2 en
hausse, une hausse plus importante que la masse salariale, mais ça, l’espagnol
ne le sait pas, pas assez visible dans le bilan social… magouille comptable ?
Pleurons, pleurons donc sur l’endettement
de notre entreprise, sur l’impatience de nos actionnaires à rembourser
rapidement leurs créances, donc la rapidité à ponctionner nos bénéfices. Une fois
les crédits épurés, toutes les années restantes ne seront que bénéfice net. L’autoroute
française, paradis fiscal des ibériques…
Petites larmes aussi sur notre
contexte économique difficile, la baisse du trafic, … discours bien rodé et
appris par cœur par nos dirigeants, qui sera certainement répété à l’identique
par nos Directeurs lors des futures réunions. Bourrage de crâne managérial…
Pas de larme pour la primette de nos
actionnaires, celle qui nous a aidé à nous passer de la prime de partage des
bénéfices (lien)…
Passé ce prêche, la Direction
modifiera ses propositions :
+0.6% sur la
valeur du point
+0.38
point à l’ancienneté
+0.15
mesures catégorielles
+0.37
mesures individuelles
Le tout pour une enveloppe globale de
1,5% d’augmentation de la masse salariale.
Précision
importante : en cas d’absence d’accord, retour aux propositions initiales
de la Direction. Chantage à la signature digne de la qualité de négociateur de
nos dirigeants. Mais ils se sont déplacés aujourd’hui pour discuter bien sûr,
pour entretenir un dialogue social…
Après la suspension de séance,
consensus syndical autour de ces revendications :
+1.25% sur la
valeur du point
+0.38%
point à l’ancienneté
+0.52% pour les mesures catégorielles et individuelles
En conclusion de cette dure journée de
négociations Nôtre Dégé nous annonce que les dernières revendications dépassent
la marge de manœuvre de la
Direction et nous convoque pour une dernière le lundi 15
avril 2013 à ISSY LES MOULINEAUX.
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