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lundi 25 mars 2013

GPEC Sanef : jurisprudence réorganisation du travail

Lorsque la réorganisation d'un service est de nature à affecter la rémunération variable du salarié et que l'employeur ne garantit pas le maintien de salaire, elle emporte modification du contrat qui ne peut être imposée.


Est-ce que l'employeur est totalement libre, dans le cadre de son pouvoir de direction, de modifier l'organisation d'un service ? Pas tout à fait si cette réorganisation impacte le contrat de travail. Un arrêt de la Cour de cassation vient d'en apporter la démonstration. En l'espèce, dans une société de courtage, la rémunération d'un opérateur de marchés comportait une partie fixe et une partie variable composée d'une commission en fonction du chiffre d'affaires net. Suite à la décision de l'employeur de mettre en place une nouvelle organisation des opérations de courtage en fonction de la nature des transactions traitées, ce salarié oppose son refus car il estime que cette réorganisation aura un effet sur le montant de la partie variable de son salaire. Il prend acte de la rupture de son contrat. Les juges du fond ont condamné l'employeur à verser des indemnités pour prise d'acte de la rupture du contrat à ses torts. L'employeur conteste cette décision. Il estime quant à lui, que les modalités de rémunération de la part variable n'étaient pas modifiées à la suite de la réorganisation; celle-ci avait seulement pour objet de répartir la clientèle entre des équipes spécialisées en fonction de la durée des taux. Aucune disposition du contrat ne garantissait au salarié le droit d'intervenir sur une clientèle spécifique. Le seul fait que la nouvelle organisation du travail décidée par l'employeur puisse avoir un effet éventuel sur le montant de la rémunération mensuelle variable n'était donc pas, selon l'employeur constitutif d'une modification du contrat dès lors que la qualification professionnelle du salarié et le mode de rémunération prévus au contrat restaient inchangés. La Cour de cassation rejette son argumentation : la réorganisation du service opérée par l'employeur était de nature à affecter la rémunération variable du salarié sans qu'il justifie avoir assorti cette réorganisation d'une garantie du maintien du montant du salaire. Cette réorganisation emporte donc modification du contrat de travail que l'employeur ne pouvait imposer.

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