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mercredi 23 janvier 2013

GPEC Sanef - Réorganisation : évolution ou placardisation ?



Réorganisation : évolution ou placardisation ?



Quand l’automatisation devait, à l’origine, seconder les salariés au quotidien, ces satanées machines volent maintenant leur métier et programment leur éradication.

Il en devient écœurant, limite vomitif, de voir avec quel zèle démesuré, quel trésor d’imagination malsaine,  nos divers responsables péages sont prêts à toutes les manœuvres pour rabaisser leur personnel péage.

Certains tombent dans le ridicule à chaque (rare) sortie entrainant de leur part une sorte d’extase nauséeuse devant ces automates synonymes de baisse de personnel, d’augmentation de productivité au plus grand bonheur de leurs prospérités financières. Ce n’est malheureusement pas une démarche isolée, ils sont si nombreux à appliquer avec un flagrant enthousiasme cette politique destructrice. Si ce n’est ce zèle déplacé, cette volonté de se faire mousser en public en affirmant être les premiers à avoir trouvé la solution radicale d’éradication du personnel, quelle est donc l’urgence dans cette automatisation/déshumanisation du péage ? 
Quand ces bornes de paiement sont arrivées sur le réseau d’Amiens, bien connu pour n’être qu’un sous-réseau de Sanef et  pour être premier dans les expériences fossoyeuses d’emplois, leur installation ne devait que suppléer le receveur en poste. Promis, juré, la main sur le cœur, ils le répétaient lors des réunions d’information du personnel. Mais rapidement, nos chefs ont trouvé là le moyen de remplacer le personnel pendant certaines heures majorées, toujours au nom de la sacro-sainte productivité.

Le personnel ne se dégoutant pas assez vite, ces même chefs ont décidé d’accélérer le processus d’automatisation malgré un calendrier pourtant défini, et finissent par installer ces saletés de bornes dans les dernières voies en mono-gares qui faisaient l’ultime affront de ne pas en être équipées.

Le personnel en place se retrouve maintenant interdit de percevoir, hors cas rares, et doit même se cacher. Il serait tellement mal vu de la part des clients d’apercevoir un salarié mais de devoir payer à une machine impersonnelle et peu accueillante !

Comme le salarié ne se cache pas correctement et que certains clients peuvent, Oh malheur !, l’entrevoir  sans toutefois comprendre pourquoi ce salarié pourtant présent ne perçoit pas le péage, ces mêmes chefs, habitués depuis fort longtemps à se cacher dans leurs confortables bureaux, pensent maintenant occulter les rares espaces de clarté dans les maxicabines!

Notre Direction, lors de notre dernière réunion des délégués du personnel, n’y voit innocemment qu’une évolution de l’emploi, qu’une adaptation à la demande des clients… hypocrisie maladroite ou réelle méconnaissance de ces pratiques ?

La Fat Unsa Autoroutes définit plutôt cette pratique délibérément dégradante comme une placardisation latente du personnel, une nouvelle forme de harcèlement moral et managérial pour pousser le personnel à craquer et à accepter sans condition, les modifications des métiers de nos péages.

Les clients sont-ils vraiment demandeurs de cette généralisation d’automates destructeurs d’emplois, ou se retrouvent-ils plutôt face  une démarche forcée de la part de Sanef, qui fera comprendre aux plus sceptiques d’entre-eux qu’ils ne sont finalement que des vaches à lait, des pompes à fric, des engraisseurs de profits ?

La modernisation qui devait initialement se faire au fur et à mesure des départs devient maintenant une arme d’incitation à la démission.

Notre Direction attend-elle impatiemment que le personnel, enfermé, rabaissé, finisse par craquer psychologiquement ?

Quel est donc l’intérêt de cette placardisation, de ce « néo-management » ravageur ?

Nos chefs, si souvent faux et artificieux devant le personnel et débordant d’imagination pour lui expliquer qu’il se trompe, que cette technologie est là pour son évolution, son bien-être social dans l’entreprise, se sont-ils seulement demandés une seule fois quel avenir ils auraient pu avoir dans cette entreprise si ils avaient été embauchés dans une telle période de génocide* social ? 
Qui sont les véritables menteurs dans cette histoire ? La Direction Générale qui dit ne pas connaître de tels agissements ? La Direction de Réseau qui n’a pas l’air informé de ces initiatives humainement destructrices? Ou nos chefs, cachés derrière un dévouement ou un égo disproportionné qui ne disent qu’obéir sagement, sans broncher ni même objecter, aux directives ?

Comme il est maintenant de coutume dans cette nouvelle technique de management, chaque cadre* concerné, statut purement inventé par les ressources humaines des années 80 et qui n’a de cadre que le nom, essaiera de se cacher derrière sa subordination, sa servitude, pour éviter d’assumer sa responsabilité devant cette placardisation du personnel.


L’hypocrisie atteindra même son paroxysme, son niveau le plus répugnant, lorsqu’ils vous présenteront leurs vœux de réussite au sein de la société lors des cérémonies mielleuses….


*Génocide : tentative ou projet visant à détruire tout ou partie d’un groupe déterminé à partir de tout critère arbitraire

*Cadre : personne qui normalement devrait diriger, devrait détenir l’autorité, devrait avoir pouvoir de décision. D’après la Convention Collective : le cadre qui a du personnel sous son autorité, doit faire preuve sur le plan humain, vis-à-vis de ses collaborateurs, de qualités d’animation et de motivation…

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