Plan d’Epargne Retraite Obligatoire réservé aux seuls cadres
Pour l’Unsa ce sera NON !
Depuis des années l’Unsa revendique lors des négociations salariales la généralisation de la retraite sur-surcomplémentaire réservée aux seuls cadres, communément appelée « article 83 » dans ce cercle très fermé. On peut avouer sans rougir que peu nous soutiennent dans cette démarche, le niveau de rémunération de la retraite ne leur semble pas être une priorité, et pourtant !
Ce système d’épargne, certes
obligatoire, permet de se constituer un complément retraite supplémentaire aux
dispositifs existants, en plaçant 2% du salaire auxquels Sanef abonde à hauteur
de 3% du même revenu.
Pour rappel, Sanef a taillé
dans l’abondement lors du placement des primes sur le Plan d’Epargne Groupe mis
en application après une nouvelle dénonciation d’accord (profitons-en ici pour
saluer le record de dénonciations détenu par notre Direction) car il faut en
effet un montant supérieur de prime pour espérer avoir la même somme
d’abondement. Se permettre donc d’avoir un taux de majoration d’épargne de 150%
à faire pâlir plus d’un Madoff et, de surcroît, offert royalement par la
Direction n’est certainement pas négligeable.
Comparativement aux 180 euros
maximum d’abondement sur les Plan d’Epargne Retraite Collectif pour le commun
des salariés, on se rend vite compte du peu d’intérêt que porte notre classe dirigeante
envers les catégories Maitrise et Exécution.
Bien sûr, pour contrer nos
demandes d’extension de cette mesure à l’ensemble des salariés, nos financiers
en chefs nous ont sorti, outre la sempiternelle question du coût, le couplet
sur la pension de retraite qui serait moindre en taux de réversion pour les
cadres que pour les autres catégories socio-professionnelles.
Sans contester ce taux de
réversion, l’Unsa rappellera tout de même à nos banquiers dirigeants que des
avantages acquis tout au long de la vie professionnelle peuvent largement le
compenser : salaires plus élevés, avantages en nature, véhicules de
fonction (avec son lot d’économies d’achat, de carburant, d’entretien, de
réparation, d’assurance, de renouvellement, ….), accession plus rapide à la
propriété du fait des revenus, investissements immobiliers et locatifs plus
aisés, etc …
Surtout, l’Unsa rappellera aussi
que la catégorie Cadre est celle qui à l’espérance de vie la plus élevée ainsi
qu’une espérance de vie en bonne santé en retraite plus haute par rapport aux
ouvriers. Ce n’est pas une invention de l’Unsa, mais bien des chiffres vérifiés
par l’Insee.
A l’inégalité d’espérance de vie entre les
catégories sociales, Sanef abonde jovialement en imposant une discrimination de
traitement.
A
l’heure où les menaces pèsent de plus en plus sérieusement sur nos retraites et
celles de la jeune génération qui arrive sur le marché du travail, refuser ne
serait-ce qu’étudier une généralisation de la sur-surcomplémentaire ou un
système équivalent pour l’ensemble des salariés démontre une fois de plus le
peu de considération qu’on peut espérer attendre du Groupe Sanef.
Le
summum interviendra lorsqu’une organisation proposera d’étendre ce dispositif
aux seuls salariés maitrises d’encadrement au détriment des autres. Ce n’est
plus de la discrimination, mais presque de la ségrégation envers ceux qui sont
considérés comme de la « sous classe » sociale.
La Direction s’engagera par cet accord à étudier une extension vers le personnel maitrise dans un futur pas si proche que ça. Ses engagements valent ce qu’ils valent, ayant déjà proposé lors des négociations salariales d’étudier une épargne retraite généralisée…. A ne pas regretter de n’y avoir pas cru un instant.
Diviser pour mieux régner, c’est une science.
A ce stade, ça en devient de l’art !
L’espérance de vie
en bonne santé :
Chez les hommes, l’écart d’espérance de vie à 35 ans sans incapacité entre cadres supérieurs et ouvriers est encore plus grand que l’écart d’espérance de vie global. Ainsi, l’espérance de vie à 35 ans des cadres sans problèmes sensoriels et physiques est de 34 ans, contre 24 ans chez les ouvriers, soit un écart de 10 ans. Non seulement les cadres vivent plus longtemps, mais aussi en meilleure santé. Ils bénéficient donc de retraites beaucoup plus élevées, mais aussi plus longues.
Sources : observatoires des inégalités
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