Le
conseil d’administration de la Banque européenne d’investissement (BEI) a
validé en octobre 2015 l’idée d’un financement du contournement autoroutier de
Strasbourg à hauteur de 280 millions d’euros via le fonds européen pour les
investissements stratégiques (FEIS).
La
BEI est la banque de l’Union européenne. Le dossier strasbourgeois est ainsi retenu
dans le cadre du plan Juncker, ou plan d’investissement pour l’Europe qui
consiste en un financement de grands projets d’infrastructures dans un esprit
keynésien de soutien à l’investissement et donc à l’emploi. Le plan est
lui-même financé par les États et l’Union européenne.
Pour
ce qui concerne le contournement autoroutier de Strasbourg (A355), la
validation par le conseil d’administration de la BEI a permis l’ouverture de
négociations avec le groupe de BTP. Des négociations toujours en cours et qui
confirment ce que nous révélions en mars dernier : le plan de financement
annexé au contrat de concession signé en janvier n’est que temporaire.
Les
dirigeants de Vinci indiquent toutefois que celui-ci peut très bien porter le
projet jusqu’au bout des 54 années de la concession mais selon les informations
dont nous disposons, Vinci est en négociation avec un pool bancaire et les
discussions sur un cofinancement européen s’inscrivent dans ce contexte. Le
financement européen pourrait faciliter la conclusion des négociations avec les
banques privées.
Vinci
plus prudent qu’en 2012
Le
projet d’autoroute représente un investissement de l’ordre de 600 millions
d’euros. La filiale de Vinci chargée de la réalisation de l’autoroute, Arcos, a
été dotée de 263 millions de fonds propres ( DNA du 4 mars). Un financement
complémentaire interne au groupe a été mis en place à hauteur de 368 millions
d’euros via Vinci finance international, la filiale basée à Bruxelles. C’est ce
financement complémentaire qui pourra éventuellement être subrogé une fois le
pool bancaire constitué et le prêt européen obtenu.
La
BEI n’intervient pas, en général, au-delà de 50 % de ce qui est appelé la dette
senior, c’est-à-dire ces 368 millions euros. Ce qui signifie donc que le
montant de 280 millions d’euros sollicité auprès de la BEI ne sera pas celui de
l’enveloppe finalement accordée. La BEI, notée triple A, propose des
financements sur du long terme, à des taux attractifs, avec des instruments
financiers particuliers.
En
2012, lors du premier appel d’offres pour la construction de l’autoroute
strasbourgeoise, Vinci, déjà retenu comme concessionnaire pressenti, avait été
recalé car il n’avait pas bouclé le closing, c’est-à-dire le tour de table
financier.
On
s’aperçoit aujourd’hui que le groupe a été plus prudent pour le nouvel appel
d’offres. Il a mis en place un financement interne pour la signature du contrat
de concession, mais en prévoyant dans les clauses du contrat que ce financement
pourra être refinancé.
C’est
l’objet des négociations en cours. En revanche, si ce financement européen est
obtenu, ni Vinci, ni l’État ni les élus ne pourront plus dire que le projet de
Contournement ouest de Strasbourg se fera sans argent public.
sources : www.dna.fr
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