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vendredi 24 juin 2016

Le chauffeur espagnol " grugeait " au péage



Le conducteur de poids lourd prenait deux tickets au lieu d’un seul et réalisait des trajets fictifs pour alléger sa facture d’autoroute.

Valence en Espagne - Rungis en région parisienne. Près de 1.300 kilomètres à avaler pour ce chauffeur routier espagnol. Avec à la clé une jolie facture de carburant et de péage lorsqu'il emprunte l'autoroute. Des frais sans doute trop élevés qui ont poussé le routier à « gruger » Cofiroute, entre le Loir-et-Cher et le Loiret. 

Pendant un an, entre janvier 2014 et février 2015, le chauffeur emprunte ainsi à 31 reprises l'A 71 via le péage de Lamotte-Beuvron. Il remonte jusqu'à Artenay, quitte l'autoroute et rejoint la route nationale jusqu'à Rungis. Il s'acquitte alors pleinement et honnêtement de ses frais d'autoroute. C'est au retour que l'Espagnol est plus regardant sur la facture. Après être passé à Orléans récupérer sa marchandise, il y reprend l'autoroute jusqu'à Salbris. Et plutôt que de valider son ticket orléanais, il ressort le second ticket qu'il a pris soin de récupérer au péage de Lamotte, à l'aller, par une manœuvre de recul de son camion à la barrière de péage ! Par cette technique, le montant affiché s'allège de manière conséquente : 3,80 € pour 18 km fictifs entre Lamotte et Salbris. En réalité, le trajet effectué sur la portion Orléans Salbris compte une soixantaine de kilomètres pour une quinzaine d'euros.

Des logiciels de détection d'anomalies

Mais c'est sans compter sur les logiciels de détection d'anomalies de temps et de distance de Cofiroute. Le routier met entre 16 heures et 23 heures pour parcourir les 18 km en question. Un temps de parcours digne d'une tortue qui alerte la société autoroutière. Le chauffeur a la malchance d'appuyer un peu trop sur le champignon. Il est flashé à plusieurs reprises pour excès de vitesse sur d'autres portions de son trajet, hors autoroute, prouvant qu'il ne s'est pas endormi sur l'autoroute.

Par conséquent, pour récupérer son manque à gagner, Cofiroute applique le trajet le plus long réalisable sur l'A 71 : un Paris/Clermont-Ferrand multiplié par le nombre de trajets fictifs réalisés. Soit un ticket à plus de 5.000 euros auquel s'ajoutent les frais de recherche d'anomalies d'un montant de 890 euros explique l'avocate de la défense Me Lorente. Ce qui correspond à dix fois le montant du préjudice réel sur le trajet Orléans-Salbris.

L'avocate de la défense a tenu à relever ce montant exorbitant réclamé au chauffeur, qui s'en est depuis acquitté. « L'application du trajet le plus long est conditionnée par la perte du ticket ou par le dépassement d'un délai de 48 h. Ce qui n'est pas le cas ici. » Elle a tenu également à rappeler que le contexte économique en Espagne est compliqué. « L'entreprise de mon client est jeune, il est seul gérant avec son camion. Mon client n'a pas de casier judiciaire, ni en France ni en Espagne et il n'a jamais commis d'autres infractions depuis cette affaire. » C'est donc une dispense de peine et l'indulgence du tribunal qui sont réclamées.

Mais pour le procureur de la République, Frédéric Chevalier, cela reste « une délinquance sans borne » ! « Déjà qu'on prend l'eau sur l'autoroute, mais payer pour les autres, c'est agaçant ! » 1.000 euros d'amende sont donc requis par le ministère public. Finalement, s'étant acquitté des 6.000 euros réclamés par Cofiroute, le chauffeur espagnol écope d'une amende de 400 euros avec sursis.

sources : www.lanouvellerepublique.fr/ 
 

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