Le réveil tardif semble difficile
chez nos cadres de la Sanef. Certains
prennent enfin conscience du fardeau de leur présence au sein de cette nouvelle
entreprise d’individualistes, de carriéristes.
La CGC s’émeut, se révolte (voir ici et ici), de la facilité honteuse de licencier du personnel
cadre malgré leur importance managériale, les œillères furent efficaces !
Il est vrai que dans ce monde de
tutoiement, de tapes cordiales dans le dos, où les journées de convention cadre
se déroulent dans une atmosphère amicale, limite fraternelle, dans des lieux
prestigieux comme à Deauville ou encore le Domaine du Golf d’Apremont, le
réveil est brutal dans un nouveau monde du travail où l’allégeance et
l’assujettissement sont fortement conseillés, si ce n’est obligatoires.
A la Fat Unsa Autoroutes, nous
ne les blâmons pas, loin de nous ce coup bas.
Tout juste regrettons-nous cette
lente prise de conscience du personnel cadre. Mais pendant des années, nos
dirigeants les ont manipulés pour leur faire croire à leur intégration dans
cette caste soi-disante supérieure, à leur importance dans l’organigramme
hiérarchique, à coup de promotions, de forfaits de portable, de véhicules de
fonction (pour les plus méritants)… Dans ce monde presque parfait de réussite
sociale, la seule vigilance de mise était celle vis-à-vis de quelques collègues
cannibales dont il fallait se méfier à l’entrée d’un escalier tant leurs
tentations de prendre votre place était grande.
Puis sont arrivés les objectifs
économiques, le productivisme désastreux, l’administration obscure, les
enseignements managériaux brutaux, à la limite du sectaire.
Nos anciens chefs, forts de leurs
expériences dans le secteur autoroutier, se sont transformés, contraints et
forcés, en gestionnaires. Gestionnaires humains, gestionnaires financiers, etc…
chargés de mettre en œuvre la machine à compression d’effectifs. Les
« malgré nous » des temps nouveaux… C’était le temps de la chrysalide,
ancien slogan du renouveau de Sanef.
Certains se sont investis avec
une adroite complaisance dans ce nouveau management, d’autres ne se retrouvaient
plus dans cette entreprise et ces méthodes d’un autre temps.
Et maintenant, ce ne sont que licenciements,
retraites forcées, démissions contraintes, placardisations... La liste des
techniques et habiletés en matière de
destruction massive de carrières est encore malheureusement longue.
Après donc avoir involontairement
servi les basses ambitions des dirigeants, les voilà remerciés comme nous, le
personnel exécution et maîtrise, le sommes depuis ces derniers changements de
Direction et l’arrivée de cette politique de chiffres et de soumission actionnariale. Les voilà maintenant admis dans le club pas si fermé que ça des
potentiellement indésirables, des effectifs superflus, des nouveaux inutiles.
Ce même club qui nous bouffe depuis
quelques années.
La Fat Unsa Autoroutes ne
peut-être que solidaire malheureusement passive de cet écœurement et de cette
dénonciation de méthodes. Passive parce que durant des années, en bons gêneurs
sociaux que nous sommes, nous avons été volontairement écartés de toutes formes
de discussions et de négociations relatives au personnel cadre. Nos Directeurs
nous accusaient de prôner la lutte des classes quand nous dénoncions les différences
flagrantes de traitement, et pourtant ils l’attisaient en pratiquant
volontairement l’obscurantisme, en cachant certaines gratifications, certaines
mesures promotionnelles, certains avantages disproportionnés qu’ils se
partageaient. Les cadeaux d’hier ont un goût amer aujourd’hui.
Nous plaignons sincèrement ce
personnel si longtemps immunisé des sales pratiques de management et tombés
inconsciemment dans le piège de la
Direction et de ses dévoués serviteurs. Il sera tellement plus
facile pour eux de vanter les bons chiffres de baisse de masse salariale auprès
des actionnaires en se séparant du personnel cadre qu’ils jugent injustement
inutiles, tout en gardant ceux qui œuvrent en bon collaborateurs à cette maîtrise des coûts salariaux, avec une implication et une conscience dont nous ne doutions guère.
Ceux qui justifient leurs postes
en écrasant les autres, les démolisseurs sociaux, nous continuerons à les combattre. Les autres, nous les
défendrons.
Ironiquement, par aveuglement ou
naïveté, certains de ces nouveaux sacrifiés ont eux-mêmes voté et élu quelques
uns de leurs futurs bourreaux… l’avenir s’annonce bien sombre et la
cicatrisation douloureuse !
Rassurez vous, les requins se
mangeront entre eux quand l’aquarium sera trop petit….
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire