Dans son rapport annuel sur les contrats passés par les sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) en 2020, rendu public le 8 juillet, l'Autorité de Régulation des Transports (ART) révèle que les investissements négociés avec l'État en 2015 ont en fait coûté près de 600 millions d'euros de moins que prévu aux SCA. C'est donc quelque 600 millions d'euros qui leur ont été compensés en trop, en raison, dixit l’ART, d’« une inflation des prix de la construction bien moindre qu’anticipée ». Et ce n’est peut-être pas terminé !
En effet, ce Plan de relance autoroutier (PRA), signé avec les SCA il y a six ans par les ministres de l'Économie et de l'Écologie de l'époque, soit Emmanuel Macron et Ségolène Royal, et qui prévoit sur le papier 3,27 milliards d'euros de travaux en échange d'une prolongation de 2,5 années en moyenne des contrats de concession, est loin d'être achevé. Il ne devrait l'être qu’en 2027. D'ici-là, il se pourrait donc que le montant de la surcompensation, dû à ces prix de construction moins élevés qu’escomptés, s’amplifie.
Ce n’est pas tout. « L’estimation initiale des opérations d’aménagements environnementaux semble avoir été surévaluée », indique également l’ART dans son rapport. Elle parle ici des parkings de covoiturage, mais aussi des aménagements d’écoponts et écoducs, qui doivent permettre à la faune - soit au-dessus, soit en dessous - de se déplacer de part et d’autre de l’autoroute. « À l’avenir, une vigilance particulière devra être accordée à la contre-expertise » de ce type d’opérations, recommande-t-elle.
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