Les équipes dirigeantes du groupe Sanef qui ont appris l’espagnol
depuis qu’Abertis est monté en puissance
dans leur capital, vont-elles à présent devoir se mettre à l’italien ?
C’est la question subsidiaire qu’on peut se poser au sujet des grandes
manœuvres de concentration en cours dans le secteur des concessions
d’autoroutes.
Le groupe italien Atlantia,
maison mère d’Autostrade
mène actuellement une OPA amicale ouverte le 15 mai pour prendre le contrôle de
son concurrent espagnol Abertis. Lequel avait ces derniers mois renforcé sa
position dans le groupe Sanef pour en prendre 100% du capital contre 52% lors
de la privatisation du concessionnaire français en 2006. L’OPA d’Atlantia vise
à acquérir 100% du capital d’Abertis, ce qui valorise le groupe espagnol
à plus de 16 milliards d’euros. Si Atlantia détenue par la famille Benetton et
Abertis fusionnaient, on « verrait naître le leader
mondial des infrastructures de transports » a
souligné Giovanni Castelucci, l’administrateur délégué d’Atlantia.
Une revanche sur le contrat
écotaxe
Avec 14 092 km d’autoroutes gérées dans 15 pays
(essentiellement en Europe et en Amérique du Sud), le futur groupe formerait le
numéro 1 du secteur, loin devant Vinci Autoroutes
(4 422 km). Il générerait en 2017 un bénéfice de 2,2 milliards d’euros.
Cette OPA pourrait donc ramener pour de bon Atlantia et son patron Giovanni Castellucci sur la
scène française. Elle leur offrirait en effet une revanche après les
mésaventures du contrat écotaxe. Le dirigeant italien était en effet à la tête
du consortium Ecomouv, détenu par Atlantia via Autostrade et qui a été chargé
de mettre en place et de gérer l’écotaxe avant que l’Etat français rompe le
contrat. Reste une question. Etant donné les sommes ahurissantes qu’Atlantia
envisage de débourser en faisant augmenter son endettement, la facture se répercutera-t-elle
sur l’usager, via pour la France, une hausse des péages de la Sanef ?
Le scénario est difficile à envisager, les tarifs étant
encadrés par l’Etat. Surtout de nombreuses surhausses tarifaires sont déjà
programmées dans les années à venir pour diverses raisons (rattrapage du gel
décidé par Ségolène Royal, financement du plan de relance autoroutier…).
« Nous ne sommes pas favorables aux hausses
qui sont impopulaires » explique la Sanef. La stratégie du
groupe est autre : négocier auprès de l’Etat un nouvel allongement de la
durée de concessions en échange de travaux d’investissement.
Lire la suite ici : lien
Sources : transportinfo.fr - Marc FRESSOZ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire