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mardi 20 juin 2017

Hausse des péages: les automobilistes vont-il payer trop cher?



L'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières conteste le compromis entre les concessionnaires autoroutiers et l'Etat, qui lèserait les automobilistes.
 
Un nouvel acteur s'immisce entre les sociétés d'autoroutes et l'Etat, et tient à marquer son indépendance. L'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), chargée depuis 2015 d'encadrer le secteur des autoroutes, vient de publier sept avis très critiques sur les projets d'avenants aux contrats de concession qui ont mis un terme au dernier conflit avec l'Etat. 
En 2015, accusées par la ministre des Transports Ségolène Royal d'augmenter indûment leurs péages, les sociétés d'autoroutes avaient dû accepter un gel de leurs tarifs. L'accord de sortie de crise à l'issue de ce bras de fer prévoyait un effort 803,5 millions d'euros d'investissements de leur part, en contrepartie duquel l'Etat acceptait un allongement de la durée des concessions. Tandis que le gel des tarifs était rattrapé. 

Péages: hausses supplémentaires à partir de 2019
C'est ici que l'Arafer entre en scène, puisque depuis 2015 elle doit être obligatoirement consultée en cas de projet d'avenant à un contrat existant, dès lors qu'il prévoit une modification des tarifs des péages ou de la durée de la concession. 

Fin 2016 déjà, son président Bernard Roman estimait que l'arrangement était trop favorable aux concessionnaires, sans avoir d'avenants à se mettre sous la dent. 
L'essentiel des millions que doivent apporter Vinci, Eiffage ou l'espagnol Abertis, via leurs filiales Cofiroute, APRR ou Sanef, est en fait apporté par les usagers, qui vont faire face à des hausses de péages supplémentaires entre 2019 et 2021, note l'Arafer. Les contribuables sont par ailleurs sollicités à hauteur de 220 millions d'euros, car les collectivités locales mettent la main à la poche. 

272 millions exigés à tort des usagers de l'autoroute
Passe encore que l'automobiliste finance une partie des travaux d'amélioration du réseau, admet l'Arafer. Mais ce raisonnement n'est valable que pour la somme de 430 millions d'euros, selon ses calculs. Une partie des travaux d'entretien ne le concerne pas directement, d'autant que certains étaient déjà prévus dans les contrats de concession. 272 millions d'euros seraient ainsi exigés à tort de l'automobiliste. Tandis que pour 68 autres millions, l'Arafer estime que la nécessité de le faire payer n'est pas démontrée. 

Ce n'est pas tout. Avec ce plan de financement de leurs investissements, les sociétés d'autoroutes améliorent leur rémunération sur le dos des usagers, accuse l'Arafer. La rente autoroutière ressort donc confortée de ces avenants, malgré sa virulente remise en cause par l'Autorité de la concurrence en 2014. 

L'Arafer recommande que tous les avenants soient révisés. Ses avis, qui ne sont que consultatifs, seront examinés par le conseil d'Etat, qui a été saisi par le gouvernement pour un avis également consultatif. Le gouvernement repartira-t-il en guerre contre les géants de l'autoroute? 

sources : L'Express Expansion

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