Alors que des augmentations aux péages sont déjà
prévues, le gouvernement annonce un plan d'amélioration du réseau financé
par... de nouvelles hausses.
Nouveau dérapage en vue du budget des automobilistes.
A partir de 2018, les péages autoroutiers devraient coûter encore plus cher que
prévu ! La mauvaise nouvelle a été présentée dimanche dans « le
JDD » par Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux Transports.
« L'augmentation du tarif des péages sera comprise entre 0,3 % et 0,4 %
par an entre 2018 et 2020 », assure-t-il.
Que l'on se comprenne bien : il s'agit de hausses
de tarifs qui s'ajoutent... aux hausses déjà actées. « Par exemple, chez
Cofiroute, l'augmentation prévue pour 2018 dans le contrat de concession est de
1,46 % ; on passerait à 1,76 %. Prévue chez d'autres à 1,15 %, elle monterait à
1,45 % », détaille ainsi Alain Vidalies. Pourquoi ? Parce que le
gouvernement est à la recherche de fonds pour financer un plan d'investissement
de 1 Md€ dans des infrastructures autoroutières. « Nous avons recensé
les demandes des collectivités. Il y a 30 opérations routières du type
échangeurs », précise le secrétaire d'Etat.
Un plan dévoilé... un an et demi après en avoir signé
un autre ! Souvenez-vous. En 2014, une belle polémique à propos des
« surprofits » des sociétés privées concessionnaires d'autoroutes
enflamme le monde politique.
Pression des élus locaux
Pour y mettre fin, l'Etat — propriétaire des
infrastructures — et les sociétés d'autoroutes signent des avenants aux
contrats qui les lient. Ils prévoyaient un « deal » du même
genre : 3,4 Mds€ de travaux contre un lucratif allongement de deux
ans et demi en moyenne des durées de concession. Un accord qui prévoyait aussi
plusieurs années consécutives de hausses tarifaires.
Un an et demi plus tard, l'Etat et les
concessionnaires remettent le couvert. Non sans provoquer quelques remous.
« Après toute la polémique sur les surprofits, augmenter une nouvelle fois
les tarifs, c'est une honte », fulmine Pierre Chasseray, porte-parole de
l'association 40 Millions d'automobilistes. Avant d'ajouter : « Je
me pose des questions sur la volonté du gouvernement de gagner l'élection
présidentielle. C'est du suicide politique, un hara-kiri du péage. » Même
à gauche, mezza voce, on s'interroge sur cette annonce à quelques mois de
l'échéance électorale. « Il n'y a pas plus impopulaire comme mesure,
déplore un député PS. La seule explication possible, c'est que les élus locaux
font pression pour avancer sur des dossiers de construction d'échangeurs. Et
comme les caisses sont vides, le choix a été fait de privilégier une hausse des
péages. » Et donc de faire payer les automobilistes.
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