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jeudi 22 mars 2018

Discussions Branche relatives au CDI de chantier


Contexte :
Depuis les ordonnances dites « Macron », une convention ou un accord collectif de branche peut fixer les conditions dans lesquelles il est possible de recourir à un contrat conclu pour la durée d’un chantier ou d’une opération.

Ce type de contrat n’a pas vocation à pourvoir ou remplacer un emploi existant, durable et permanent mais de couvrir  les activités nécessaires à la réalisation de tout chantier et opération de conception ou de réalisation. Peuvent ainsi être concernés par de telle mesures des longs chantiers d’élargissement de portions autoroutières, des chantiers de construction de nouveaux échangeurs, des mises en place de logiciels informatiques (de la conception à la réalisation puis la généralisation) voire  même des études sur d’éventuelles constructions de nouvelles portions.

A défaut d’un tel accord, ce contrat peut être conclu  dans les secteurs où son usage est habituel et conforme à l’exercice régulier de la profession qui y recourt au 1er janvier 2017 (ce qui n’est pas le cas du secteur d’exploitation autoroutière).

La convention ou l’accord collectif doit fixer :
La taille des  entreprises concernées
Les activités professionnelles
Les mesures d’information du salarié sur la nature de son contrat
Les contreparties en termes de rémunération et d’indemnités de licenciement
Les garanties en termes de formation professionnelle
Les modalités adaptées de rupture de ce contrat dans l’hypothèse où le chantier ou l’opération pour lequel ce contrat a été conclu ne peut pas se réaliser ou se termine de manière anticipée

C’est dans ce but que des réunions de négociations en branche se déroulent actuellement, les employeurs devant parvenir à un accord avec les organisations syndicales pour installer ce dispositif.

Négocier ne veut certainement pas dire être signataire d’un tel accord !

Négocier et discuter implique déjà de s’intéresser au sujet et de tenter de le maitriser, puis de cadrer un potentiel accord, d’y rajouter des clauses et obligations (telles que formations, protection, réembauches,…) des employeurs envers les salariés. C’est pour cela que l’Unsa, dans son rôle d’organisation syndicale, a choisi de participer activement à ce genre de discussions, préférant construire un accord cloisonné et protecteur sans toutefois se positionner en éventuel signataire.

Nous n’utiliserons pas les termes de précarisation de l’emploi, car les salariés relevant de ce dispositif seront couverts par notre Convention Collective et les accords existants dans les entreprises utilisatrices et « remplaceraient » ainsi des CDD qui peuvent être en plus grande précarité, ainsi que tout autre sous-traitants et intérimaires qui, eux, ne peuvent nullement prétendre aux applications de nos conventions et accords.

Mais nous voyons dans cette initiative une sorte de dumping social utilisé par les employeurs. Ces mêmes employeurs qui, durant toutes ces années, ont œuvré à l’effondrement de nos effectifs, laissant ainsi filer tout notre savoir-faire autoroutier par le manque de remplacement et de renouvellement des salariés, et qui tentent aujourd’hui de nous faire croire que leur seule préoccupation, par ce genre d’accord proposé, est d’avoir « un intérêt social et économique à promouvoir l’emploi et à continuer de concourir à la bonne intégration de ses salariés dans le monde du travail ».


Prompts à négocier, oui. Mais nous sommes loin d’être dupes et de croire au nouveau discours faussement idyllique de la part de nos Directions.

Paris, le 22 mars 2018

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