Le rapprochement entre les groupes autoroutiers Abertis et Atlantia
doit se faire de manière "totalement amicale", a souligné vendredi le
patron du concessionnaire italien, Giovanni Castellucci.
S'exprimant à l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires à
Rome, il a expliqué qu'un tel rapprochement entrait dans la stratégie
d'Atlantia car il lui permettrait d'"accélérer tant (sa) diversification
internationale que l'optimisation du coût du capital".
Mais une telle opération "doit être totalement amicale, nous voulons être une solution et non un problème", a-t-il noté.
"Sans l'implication (de CaixaBank, le principal actionnaire
d'Abertis), la chose ne nous intéresse pas", a encore dit M.
Castellucci, en soulignant qu'avec Abertis "il y a une estime
réciproque".
Il a souligné qu'il était pour le moment nécessaire d'"utiliser le
conditionnel": "tout est au conditionnel", a-t-il dit, en expliquant que
"les fuites avaient nécessairement conduit à une accélération du
processus".
Mais "nous ne resterons pas longtemps dans l'incertitude", a-t-il ajouté.
Abertis, gestionnaire des autoroutes françaises Sanef, a annoncé
mardi avoir reçu une offre de rapprochement d'Atlantia, opération qui,
si elle se concrétisait, donnerait naissance à un mastodonte du secteur,
gérant 13.600 kilomètres avec un chiffre d'affaires cumulé de plus de
10 milliards d'euros.
Les deux groupes avaient déjà failli fusionner en 2006, mais
l'opération avait échoué à cause de l'opposition du gouvernement
italien.
Le rapprochement pourrait prendre la forme d'une offre publique
d'achat (OPA) amicale, mais ni la date ni le prix de l'opération ne sont
encore fixés, a expliqué Abertis mardi soir, en précisant que l'offre
pourrait se faire sous la forme d'un mix cash-actions.
D'après le journal économique italien Il Sole 24 Ore, la répartition
pourrait se faire de l'ordre de 75%-25% --11 milliards en cash et 3,7
milliards en actions.
"Quand nous lisons des fuites des analystes faisant des hypothèses de
prix de transaction fantaisistes, nous nous sentons un peu mal à
l'aise. Heureusement le marché est plus réaliste et rationnel. Il
connaît notre valorisation et celle d'Abertis, et cela est de façon
certaine un point de référence plus sûr", a noté M. Castellucci, alors
que ces derniers jours des spéculations faisaient état d'une offre
d'Atlantia autour de 16 euros par action.
D'après des médias italien et espagnols, pour faire entrer de
l'argent dans ses caisses, Atlantia pourrait décider, de céder les
actifs d'Abertis dans les télécommunications, les 35% de Cellnex et
Hisasat, ce qui lui permettrait de récupérer deux milliards d'euros.
Ces cessions permettraient de réduire l'endettement de la nouvelle entité (26,3 milliards cumulés actuellement).
Mais interrogé sur ce point par des journalistes à l'issue de l'AG,
M. Castelluci a affirmé que "même dans les scénarios qui prévoyaient une
sortie financière importante, il n'était pas prévu de vendre des actifs
importants" d'Abertis. "Une opération avec une vente d'actifs
importants n'est pas imaginable", a-t-il insisté.
Atlantia cherche par ailleurs à vendre une participation de maximum
15% dans Autostrade per l'Italia (Aspi). Il pourrait en tirer 2,5
milliards d'euros, selon les médias italiens.
M. Castellucci a indiqué vendredi que "la dernière offre était
arrivée hier (jeudi) soir". "Nous sommes en train de les évaluer",
a-t-il ajouté.
sources : AFP
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