Rémunération Annuelle Garantie
(RAG)
La
Rémunération Annuelle Garantie représente la somme brute annuelle en dessous de
laquelle les salariés occupant des postes relevant de la même classe ne peuvent
être rémunérés pour une année civile complète de travail (salaire de base brute
sur l’année plus éventuel 13eme mois)
Tous les ans, les rémunérations les plus faibles dans toutes les classes d’emploi et sur l’ensemble des entreprises autoroutières sont donc étudiées et la négociation débouche, normalement, sur une revalorisation de la « rémunération plancher » selon divers critères (évolution du smic, inflation, …)
La
vérification de ces montants de rémunération annuelle garantie se fait sur
l’année civile précédente.
Et
c’est là où le bât blesse pour l’Unsa car, cette année, la délégation patronale
représentative de nos chères sociétés d’autoroutes a eu beau jeu de surfer sur
la période « Covid » pour tenter de nous arracher des larmes sur
leurs finances chancelantes et leur modèle économique maintenant fragile
(snif).
Après
une analyse sur la situation jugée catastrophique, et suite à une première
proposition d’augmentation limitée à 0,9%, nos négociateurs ont finalement
proposé un chiffre à 1,2% (à peine plus que l’inflation 2019) après un simulacre de négociation à la « vous-nous-comprenez-on-ne-peut-pas-plus »
agrémenté d’un mauvais scénario de suspension de séance et d’ « ultime
proposition ».
Pour
l’Unsa ce chiffre est inacceptable :
· La situation de ce début 2020 n’a pas à être prise en compte pour des rémunérations 2019.
· Le premier trimestre pré-crise Covid était excellent en termes de fréquentation autoroutière.
· Les salariés visés par la RAG paieront plusieurs années : cette année avec la prise en compte de la baisse de trafic due au confinement, puis avec les baisses mathématiques des primes de participation et d’intéressement (pour le peu qu’ils y aient accès), et enfin l’année prochaine avec les RAG si l’ASFA suit le même raisonnement de retenue.
De
plus, même si ces RAG sont (un peu) au-dessus du smic annuel, le taux horaire
de ces salariés se situe en deçà de cette référence, le treizième mois n’ayant
pas le but de « prime gratifiante» mais bel et bien de rattrapage de
rémunération. L’Unsa milite depuis des années au sein de l’ASFA pour sortir ce
13eme mois de cette référence. Mais les sociétés d’autoroutes semblent se
satisfaire de cette situation, certaines versant des compléments mensuels pour
respecter le smic quand elles ne tentaient pas de se servir de primes pour
respecter les montants des RAG. D’autres ont compris en augmentant
artificiellement le salaire de base en y intégrant divers éléments : le
salarié n’est pas payé plus mais la société se rachète une virginité grâce à
cette manœuvre habile.
Cette obstination de maintien du 13eme mois dans la RAG et cette politique de retenue dans les augmentations contribuent à la paupérisation des salaires (surtout ceux dans les classes A,B et C) et à un tassement de ces rémunérations de base.
Cette situation semble complaire à certains, qui la dénonce annuellement le poing levé d’un côté mais l’accepte le stylo dégainé de l’autre.
Fidèle à ses principes et à ses déclarations en séance, l’Unsa ne sera pas complice de cet accord.
Il
sera malheureusement signé, validé. Les discussions de l’année prochaine
reprendront les mêmes arguments, et les mêmes protesteront mais les mêmes signeront.
La maitrise salariale a donc de beaux jours devant elle.
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