Le groupe espagnol, convoité par son compatriote ACS et l'italien Atlantia, veut faire de sa filiale française Sanef son fer de lance pour les projets autour de la capitale.
Abertis trace sa route sans se préoccuper de l'issue de la
bataille boursière que se livrent ses prétendants, le groupe de BTP espagnol
ACS et le groupe de concession italien Atlantia. Le propriétaire de Sanef a
présenté mercredi à Madrid ses résultats de l'année 2017, annonçant un bénéfice
en hausse de 13 %, à 897 millions d'euros. Les activités en France,
premier marché du groupe espagnol, ont contribué à ses performances à hauteur
de 157 millions d'euros.
Après avoir racheté en avril dernier la totalité de sa
filiale française, Abertis compte renforcer ses activités dans l'Hexagone où il
réalise 32 % de son chiffre d'affaires. « Nous poursuivons
nos efforts pour améliorer la rentabilité de nos infrastructures et nous
suivons avec beaucoup d'attention les développements du Grand Paris. Nous
comptons être partie prenante des nouveaux projets autoroutiers autour de la
capitale », a déclaré José Aljaro, le nouveau directeur général
du groupe.
Deux OPA
Le groupe affiche un excédent brut d'exploitation de
3,48 milliards, en hausse de 14 %. Ces comptes assainis aiguisent
donc les appétits de l'Italien Atlantia, qui a lancé son OPA en avril
2017, et d'Hochtief, la filiale allemande du constructeur espagnol ACS, qui a enclenché
la sienne en septembre. Les dirigeants d'Abertis se refusent strictement à
commenter les deux projets, même si, à en croire la presse espagnole, l'offre
d'Atlantia avec le projet de constituer un géant mondial du secteur, serait
perçue d'un bon oeil par Criteria. Mais ce dernier, actionnaire principal
d'Abertis (à hauteur de 21,5 %), souhaiterait toutefois obtenir un prix
par action plus élevé.
Entrée en Inde
Présent dans 15 pays, avec plus de 8.600 kilomètres de voies
à péage, le groupe espagnol est en plein essor. Il tire les fruits de son plan
stratégique 2015-2017, qui a l'a conduit à recentrer ses activités vers la
gestion autoroutière en se débarrassant de ses autres actifs non stratégiques.
Il annonce avoir amélioré la rentabilité de ses infrastructures en portefeuille
tout en étendant son réseau, avec l'entrée sur de nouveaux marchés comme
l'Inde, le renforcement de sa présence en Europe du sud, et en gagnant de
nouveaux kilomètres, au Chili comme au Brésil. Son talon d'Achille reste son
marché domestique, l'Espagne (26 % des activités du groupe), où seules
20 % des voies de haute capacité sont à péage et où le groupe continue de
souffrir de l'indécision du gouvernement quant à la définition d'un système de
concessions.
Sources : lesechos.fr
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