Les sociétés concessionnaires ont vu leurs bénéfices
grossir de 25% en 2016 et les dividendes des actionnaires flamber de 41%. Et au
1er février 2018, elles vont bénéficier d'une nouvelle hausse des péages.
Heureux comme un actionnaire de concessionnaire
d'autoroutes en France ? Tel pourrait être le nouvel adage, inspiré par la
lecture des résultats annuels (2016) des sociétés privées qui exploitent plus
de 9100 kilomètres de bitume à péage. Toutes sociétés confondues,
elles ont versé, la même année, à leurs actionnaires des dividendes, dont
le montant est passé de 3,3 en 2015 à 4,7 milliards d'euros en 2016 (+41%).
Dans le même temps, le bénéfice net du secteur a flambé au final de 25,2 % pour
atteindre 2,8 milliards d'euros en 2016, selon des chiffres analysés par l'Arafer,
l'autorité de régulation des transports.
Le meilleur exemple de la santé florissante des sociétés
d'autoroutes est fourni par le principal réseau concessionnaire. Vinci
Autoroutes (ASF, Cofiroute, Escota et Arcour) affiche des bénéfices en hausse
sur un an de 28,5% (1,75 milliard d'euros) et des dividendes en progression de
88,5% (près de 4 milliards d'euros), souligne le magazine Autoplus. Cette forte croissance
s’explique notamment par le versement en une seule année, par Cofiroute, d’un
dividende élevé correspondant à une trésorerie thésaurisée lors des deux
exercices précédents.
Qui sont les
actionnaires bénéficiaires des dividendes ?
Destinataires de ces dividendes généreux, les
actionnaires sont les grandes groupes propriétaires de ces sociétés
d'autoroutes (Eiffage, Vinci), des fonds d'investissements (BlackRock, le fonds
souverain du Qatar) des investisseurs institutionnels français (Caisse des
Dépôts, Predica) et aussi, dans une moindre mesure, les salariés qui détiennent
des actions
.
"Comment les bénéfices du secteur autoroutier
ont-ils pu progresser de 25%
en moyenne alors que les péages, qui constituent 97% des rentrées d’argent, n’ont augmenté en 2016 que de 1,2%?" s'interroge la revue automobile alors qu'une nouvelle hausse des tarifs s'appliquera au 1er février 2018.
en moyenne alors que les péages, qui constituent 97% des rentrées d’argent, n’ont augmenté en 2016 que de 1,2%?" s'interroge la revue automobile alors qu'une nouvelle hausse des tarifs s'appliquera au 1er février 2018.
Une partie de la réponse tient à la hausse du trafic en
2016 (+3,3%), plus dynamique pour les poids lourds (+4,2%) que pour les
voitures (+3,2%) et par les baisses des charges de personnels due à
l'automatisation des péages. De plus, "les frais financiers des autoroutes
liés aux intérêts diminuent au fil du temps comme pour l'emprunt immobilier
d'une particulier" explique Pascal Pennec, rédacteur en chef adjoint d'Autoplus, sur l'antenne de RMC.
Des hausses
tarifaires liées à un plan de travaux négocié avec l'État
Mais il y a des causes plus profondes à l'amélioration continue des résultats des sociétés d'autoroutes qui tiennent à des négociations menées avec l'État qui leur ont été très favorables. "L’allongement de la durée des principales concessions, consécutif à l’accord conclu sur le plan de relance autoroutier s’était traduit dès 2015 par une réduction des amortissements" explique l'Arafer à propos de cet accord mené sous la présidence Hollande.
Pour les particuliers, les hausses de tarifs ne vont pas
diminuer, au contraire. "À partir de 2019, des augmentations de péages
sont directement liées aux engagements de travaux signés
en 2016 par les sociétés concessionnaires avec l'État dans
le cadre d'un plan autoroutier" souligne le journaliste d'Autoplus.
sources : Autoplus
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