Le gestionnaire d'autoroutes sous le coup d'une OPA de
l'Italien Atlantia voit fleurir les contre-propositions.
Qui prendra le contrôle d' Abertis ? Les prétendants
se multiplient autour du gestionnaire d'autoroutes espagnol. La compagnie,
notamment propriétaire en France de Sanef, voit enfler les rumeurs de rachat, destinées à contrer l'OPA annoncée depuis avril
par le groupe italien Atlantia. Celui-ci, contrôlé par la famille Benetton,
ambitionne de constituer le leader mondial du secteur qui aurait en
portefeuille la gestion de plus 14.000 kilomètres de voies entre Europe,
sur le continent américain et en Australie.
Les mouvements se sont accélérés ces jours-ci avec
l'arrivée de nouveaux prétendants. Dernier en date, le géant des travaux
publics ACS, dirigé par Florentino Perez, le très puissant président du club de
football du Real Madrid, qui annonçait vendredi étudier la possibilité d'une
contre-OPA. Quelques jours plus tôt, c'est le
gestionnaire d'aéroports Aena, contrôlé à 51 % par l'Etat espagnol, qui
avait fait savoir qu'il était sur les rangs, avant de finalement décider de
jeter l'éponge, stoppé net par le gouvernement qui craignait de voir diluées
ses participations dans la très rentable compagnie aéroportuaire.
Mais ACS et Aena ne sont semble-t-il pas les seuls à
étudier le dossier. La presse espagnole signale que d'autres seraient aussi sur
les rangs. Elle se fait l'écho d'une éventuelle candidature pilotée par JP
Morgan et le gestionnaire d'infrastructures Globalvia. Par ailleurs, des fonds de pension canadiens
pourraient aussi prendre position.
Des manoeuvres suivies de près
A Barcelone, le quartier général d'Abertis observe le
silence le plus strict. Le même qui règne depuis l'annonce, en mai dernier, de
l'OPA d'Atlantia. Mais il est clair que l'offre italienne visant 100 % de
la compagnie, n'a pas enthousiasmé l'actionnaire principal, Criteria Caixa
(propriétaire de CaixaBank), titulaire de 22,25 % du capital. Il faut dire
que le tarif de l'offre d'achat, fixé à 16,50 euros par action, est
considéré comme peu attractif par les analystes, au regard des performances de
la compagnie qui affiche des comptes particulièrement sains, avec un Ebitda de 3,24 milliards en 2016, en
hausse de 20 %.
Ces manoeuvres autour d'Abertis sont suivies avec
d'autant plus d'attention en Espagne que le groupe possède 90 % de
l'opérateur de satellites Hispasat, dont une partie des activités est liée à
l'usage militaire, ce qui en fait un actif stratégique aux yeux de Madrid.
sources : Les Echos
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