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lundi 17 juin 2013

Négociations viabilité Sanef : on achève bien les chevaux





Faute de véritable et sérieuse préparation du dossier complexe de la viabilité, la Direction n’a pu que nous projeter l’ancienne version de l’accord, agrémentée ci et là de quelques corrections sémantiques.
Pas de panique, tout va bien …

Après l’exécution programmée et assistée des emplois péages, c’est au tour des métiers de la viabilité d’être dans le viseur de nos snipers sociaux. Le péage a un genou par terre, achevons la viabilité.

 

Parmi les nouvelles élucubrations de nos dirigeants, saluons particulièrement la créativité qui consiste à faire croire que notre entreprise ne devra son salut dans ce dur marché non concurrentiel des autoroutes concédées qu’à l’adaptabilité des salariés à la polyvalence.
Du véritable Alain Minc dans le texte, ça sent même le plagiat. Notre président peut maintenant être fier de ses petits scouts dévoués.

Chers ouvriers, l’avenir de Sanef ne repose donc que sur votre propension à accepter une employabilité sans faille et à l’abandon du peu de vie sociale qui vous restait du fait des multiples contraintes de nos métiers. Ce n’est donc pas grâce à vous ni à votre travail que Sanef renfloue les pertes abyssales d’Abertis et que nos dirigeants sauvent leurs places confortables, mais bien grâce à la programmation de la dégradation de votre avenir professionnel.
Tous ces nouveaux discours managériaux empestent les éléments de langage longuement répétés lors des Comités de Direction pendant lesquels notre avenir social est exterminé joyeusement par nos Directeurs.

La grande idée de nos penseurs en chef, dont la rémunération et la bonne conscience managériale sont maintenant proportionnelles aux destructions d’emplois, est d’inciter les ouvriers à accepter le statut mixte de polyvalence imposée. Tout ne sera plus que successions de postes de jour et d’horaires 3x8, de réductions d’heures d’astreintes et donc d’interventions, de disparitions de RTT, d’augmentation des jours travaillés, d’incessantes modifications des plannings, le tout pour une compensation financière ridicule :
  • Indemnisation de 60% des heures d’astreintes perdues (différence entre le nombre annuel d’heures d’astreintes planifiées en 2009 et le nombre d’heures d’astreintes découlant des nouvelles organisations)
  • Une prime « one-shot » calculée sur 20% des pertes d’heures d’astreinte sur 3 années
  • Indemnisation à minima de la perte des majorations 3x8 pour les patrouilleurs, dont les modalités de calcul restent à définir, mais qui ne seront certainement pas plus élevées que les mesurettes GPEC signées dernièrement…

Dans son immense bonté, notre Directeur de l’exploitation des salariés ajoutera une primette de 10 points d’indice supplémentaires pour les volontaires. Prière de garder discrètes vos effusions intempestives de joie salariale, ce ne sera qu’une « avance sur futurs avancements » !

Après un rapide tour de table, l’ensemble des organisations syndicales refuse catégoriquement les propositions de la Direction.

Pour la Fat Unsa, sans rentrer dans le jeu de ceux qui arpentent les centres en prophétisant l’apocalypse social ni dans celui des enfants de chœur crédules et facilement blousés par les promesses GPEC, il est inconcevable d’accepter les propositions de la Direction ni d’être complice d’organisations de travail multipliant les pénibilités et qui seront à termes des atteintes dangereuses pour la sécurité des salariés et des clients.

Les objectifs d’effectifs cibles ne sont que portes ouvertes aux futures sous-traitances.

Les compensations doivent tenir compte de la baisse des heures d’intervention qu’entrainera indiscutablement la diminution des heures d’astreintes, ce que la Direction ne veut pas prendre en considération.

Les repos imposés avant astreintes pour respect du repos hebdomadaire n’existent que par l’augmentation des horaires journaliers de travail, ce qui ne peut pas être acceptable.

Les organisations de travail proposées ne résolvent pas les problèmes d’interprétation erronée mais parfaitement volontaire de la part de la hiérarchie  des législations relatives aux repos quotidiens, hebdomadaires, ni les durées maximales légales de travail.

Pour pallier à la multiplication des cadres dirigeants et de leurs augmentations salariales indécentes et dénuées de toute exemplarité, la seule variable d’ajustement reste maintenant la disette salariale et la baisse des effectifs, au détriment du service public et de la sécurité.

Face à cette débandade et parce que le dossier est on ne peut plus mal préparé, notre Directeur des Ressources Humaines met fin à ces pseudo-négociations et demandent aux Organisations Syndicales d’envoyer par courrier leurs contre-propositions, en langage courant d’écrire l’accord à leur place !
Faute d’allégeance patronale, il menace de dénoncer l’accord 99.2, relatif à la réduction du temps de travail, balayant par la même occasion ses promesses tenues lors des discussions GPEC. Qui fût encore assez crédules pour les croire mis à part les signataires ?
Bon courage Monsieur le Directeur, d’autres avant vous s’y sont fracturés le râtelier.


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la nouvelle version de l'accord reçu le 18/06 : ici

lire ou relire le précédent compte rendu : ici


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