Faute de
véritable et sérieuse préparation du dossier complexe de la viabilité, la
Direction n’a pu que nous projeter l’ancienne version de l’accord, agrémentée
ci et là de quelques corrections sémantiques.
Pas de
panique, tout va bien …
Après l’exécution programmée et assistée des emplois péages, c’est au tour des métiers de la viabilité d’être dans le viseur de nos snipers sociaux. Le péage a un genou par terre, achevons la viabilité.
Parmi les
nouvelles élucubrations de nos dirigeants, saluons particulièrement la
créativité qui consiste à faire croire que notre entreprise ne devra son salut
dans ce dur marché non concurrentiel des autoroutes concédées qu’à
l’adaptabilité des salariés à la polyvalence.
Du véritable
Alain Minc dans le texte, ça sent même le plagiat. Notre président peut
maintenant être fier de ses petits scouts dévoués.
Chers
ouvriers, l’avenir de Sanef ne repose donc que sur votre propension à accepter
une employabilité sans faille et à l’abandon du peu de vie sociale qui vous
restait du fait des multiples contraintes de nos métiers. Ce n’est donc pas
grâce à vous ni à votre travail que Sanef renfloue les pertes abyssales
d’Abertis et que nos dirigeants sauvent leurs places confortables, mais bien
grâce à la programmation de la dégradation de votre avenir professionnel.
Tous ces
nouveaux discours managériaux empestent les éléments de langage longuement
répétés lors des Comités de Direction pendant lesquels notre avenir social est
exterminé joyeusement par nos Directeurs.
La grande idée
de nos penseurs en chef, dont la rémunération et la bonne conscience
managériale sont maintenant proportionnelles aux destructions d’emplois, est
d’inciter les ouvriers à accepter le statut mixte de polyvalence imposée. Tout
ne sera plus que successions de postes de jour et d’horaires 3x8, de réductions
d’heures d’astreintes et donc d’interventions, de disparitions de RTT, d’augmentation
des jours travaillés, d’incessantes modifications des plannings, le tout pour
une compensation financière ridicule :
- Indemnisation de 60% des heures d’astreintes perdues (différence entre le nombre annuel d’heures d’astreintes planifiées en 2009 et le nombre d’heures d’astreintes découlant des nouvelles organisations)
- Une prime « one-shot » calculée sur 20% des pertes d’heures d’astreinte sur 3 années
- Indemnisation à minima de la perte des majorations 3x8 pour les patrouilleurs, dont les modalités de calcul restent à définir, mais qui ne seront certainement pas plus élevées que les mesurettes GPEC signées dernièrement…
Dans son
immense bonté, notre Directeur de l’exploitation des salariés ajoutera une
primette de 10 points d’indice supplémentaires pour les volontaires. Prière de
garder discrètes vos effusions intempestives de joie salariale, ce ne sera
qu’une « avance sur futurs avancements » !
Après un
rapide tour de table, l’ensemble des organisations syndicales refuse
catégoriquement les propositions de la Direction.
Pour la Fat Unsa, sans rentrer dans le jeu de ceux qui arpentent les centres en prophétisant l’apocalypse social ni dans celui des enfants de chœur crédules et facilement blousés par les promesses GPEC, il est inconcevable d’accepter les propositions de la Direction ni d’être complice d’organisations de travail multipliant les pénibilités et qui seront à termes des atteintes dangereuses pour la sécurité des salariés et des clients.
Les objectifs d’effectifs cibles ne sont que portes ouvertes aux futures sous-traitances.
Les
compensations doivent tenir compte de la baisse des heures d’intervention
qu’entrainera indiscutablement la diminution des heures d’astreintes, ce que la
Direction ne veut pas prendre en considération.
Les repos imposés avant astreintes pour respect du repos hebdomadaire n’existent que par l’augmentation des horaires journaliers de travail, ce qui ne peut pas être acceptable.
Les
organisations de travail proposées ne résolvent pas les problèmes
d’interprétation erronée mais parfaitement volontaire de la part de la
hiérarchie des législations relatives
aux repos quotidiens, hebdomadaires, ni les durées maximales légales de
travail.
Pour pallier à
la multiplication des cadres dirigeants et de leurs augmentations salariales
indécentes et dénuées de toute exemplarité, la seule variable d’ajustement
reste maintenant la disette salariale et la baisse des effectifs, au détriment
du service public et de la sécurité.
Face à cette
débandade et parce que le dossier est on ne peut plus mal préparé, notre
Directeur des Ressources Humaines met fin à ces pseudo-négociations et
demandent aux Organisations Syndicales d’envoyer par courrier leurs contre-propositions,
en langage courant d’écrire l’accord à leur place !
Faute d’allégeance
patronale, il menace de dénoncer l’accord 99.2, relatif à la réduction du temps
de travail, balayant par la même occasion ses promesses tenues lors des
discussions GPEC. Qui fût encore assez crédules pour les croire mis à part les
signataires ?
Bon courage
Monsieur le Directeur, d’autres avant vous s’y sont fracturés le râtelier.
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