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jeudi 4 juillet 2019

Concessions autoroutières: tempête sur Atlantia



Le titre du groupe italien est fortement chahuté en bourse. Les investisseurs craignent qu’Atlantia perde ses concessions autoroutières dans la Botte, suit à l’effondrement meurtrier du pont de Gênes.

Le titre du groupe Atlantia était de nouveau en net recul ce lundi 1er juillet 2019 à la Bourse de Milan, en raison de craintes liées à la possible perte de ses concessions autoroutières en Italie, après l'effondrement meurtrier du pont de Gênes l'été dernier.
En début d’après-midi, le titre décrochait de 3,49% à 22,11 euros, dans un marché en hausse de 0,30%. Pour rappel, le groupe italien, spécialiste des infrastructures (6,91 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2018), gère plus de 5000 kilomètres d'autoroutes dans le monde, dont plus de la moitié du réseau de la Botte, soit près de 3000 km, via sa société Autostrade per l'Italia (Aspi).

Un « grave manquement » dans le rapport d’experts ?

Cette chute en bourse était liée à la multiplication des déclarations de ministres issus du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), qui réclament depuis le drame d'août le retrait des concessions à Atlantia, société qui appartient majoritairement à la famille Benetton.
Le ministre des Transports, Danilo Toninelli, a déclaré avoir reçu vendredi soir le rapport technique d'une commission d'experts. "D'après ce qui émerge, nous pouvons commencer à dire qu'il y a eu un grave manquement" de la part d'Aspi (Autostrade per l'Italia), groupe contrôlé par Atlantia.

« Rapport de confiance rompu »

Il a précisé qu'une décision serait prise "dans les prochains jours ou prochaines semaines" au sujet des concessions. Mais, a-t-il dit, pour le M5S, "le rapport de confiance a été complètement rompu avec un concessionnaire s'étant montré incapable de gérer un bien public", ce qui "doit conduire à une révocation" du contrat.
Dans un communiqué, Aspi a contesté de nouveau "tout manquement grave aux obligations de maintenance", en soulignant être engagé à "garantir les meilleurs standards de sécurité" et en rappelant que les causes "internes ou externes" de la tragédie ayant fait 43 morts n'étaient pas encore connues.

Dominos économiques

Elle rappelle aussi qu'en cas de révocation de la concession, le contrat prévoit "le paiement d'une indemnisation correspondant à la juste valeur de la concession": "l'existence d'une telle obligation d'indemnisation (...) est aussi confirmée par le rapport de la commission" d'experts.

Danilo Toninelli s'est insurgé contre une telle éventualité. "Une clause obligeant l'Etat, s'il révoque de manière légitime pour de graves manquements la concession d'Aspi, à payer tous les bénéfices nets de maintenant à 2038? Mais on plaisante? C'est illégitime et inconstitutionnel".
Le chef de file du M5S, Luigi Di Maio, qui détient le portefeuille du Développement économique, avait provoqué une polémique la semaine dernière en assurant qu'Atlantia perdrait beaucoup de valeur avec la révocation des concessions et qu'il ne pouvait donc être impliqué dans le sauvetage de la compagnie aérienne Alitalia.

Salvini calme le jeu

Une responsable du Parti démocrate (centre gauche), Raffaella Paita, avait demandé une enquête du gendarme boursier italien en appelant à faire une distinction entre la responsabilité d'Atlantia dans le drame, pour laquelle une procédure pénale est en cours, et "des affirmations de pure propagande qui peuvent déclencher des dynamiques spéculatives".
Matteo Salvini, véritable homme fort du gouvernement, a pour sa part nettement atténué son discours par rapport aux jours ayant suivi le drame, soulignant qu'Atlantia donnait "du travail à des milliers de personnes" et qu'il fallait faire attention aux "jugements sommaires". Ils ont pourtant déjà commencé.

sources : lemoniteur.fr

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