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dimanche 5 mai 2013

Liberté d'expression des cadres


Le 27 mars 2013, la Cour de cassation a rendu un arrêt relatif à la liberté d'expression des cadres, qui va grandement déstabiliser les entreprises.

Il s'agit d'un directeur commercial qui, avec trois de ses collègues, a adressé aux membres du conseil d'administration et aux dirigeants de la société mère de son entreprise un courrier dénonçant des décisions prises par son président, « incohérentes et contradictoires qui compromettent la pérennité de l'entreprise ». Il ajoute qu'elles entraînent « désordre interne, détournement, abus d'autorité, conséquences financières et sociales désastreuses ». Sans surprise, le président riposte par un licenciement pour faute lourde.

La cour d'appel valide la faute non pas lourde, mais grave. Pour elle, même si les termes de la lettre ne sont pas injurieux, ils n'en sont pas moins violents et dénués de nuance. Le courrier litigieux « dépasse les standards habituels de communication au sein de l'entreprise, décrit de façon tendancieuse des situations qui s'apparentent à des actes de malveillance, fait une présentation volontairement alarmiste de la situation économique et sociale de l'entreprise… et manifeste l'intention de ses auteurs de mettre en cause et de déstabiliser son président. Un tel comportement est d'autant plus fautif qu'il est le fait de cadres supérieurs disposant d'une large autonomie et d'une autorité non négligeable dans l'entreprise, qui s'adressent directement et collectivement aux nouveaux actionnaires du groupe, à un moment où la société qui les emploie est en pleine réorganisation ».

L'arrêt est cassé : dès lors que la lettre ne contenait ni injures ni propos diffamatoires, le salarié n'avait fait qu'user, sans abus, de sa liberté d'expression !

Un point de vue diamétralement opposé à celui des entreprises qui attendent des cadres supérieurs qu'ils se solidarisent avec le chef d'entreprise quand ils s'expriment.

Oui, chers Cadres, vous avez le droit de ne pas être d'accord avec la politique sociale de vos dirigeants, comme vous avez le droit de l'exprimer.



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